Au moment de la rénovation d’une fenêtre ancienne, les questions de l’isolation phonique et thermique se posent désormais. Le survitrage peut donc apparaître comme une solution apportant des performances intéressantes tout en préservant vos menuiseries en bois et une esthétique de façade extérieure.
Le survitrage n’est autre qu’un second vitrage apposé directement sur votre simple vitrage, tout en conservant le châssis de votre fenêtre. Le plus souvent, cette solution permet de transformer un simple vitrage en double vitrage isolant en plaçant un cadre fixe positionné à 5 ou 6 mm de l’ancienne vitre.
En apparence cette opération permet de transformer d’anciennes fenêtres à simple vitrage en menuiseries à doubles vitrages isolants leurs conférant ainsi une nouvelle jeunesse ! Cependant en y regardant de plus près on constate que la performance qu’on peut espérer de cette opération ne donne pas le résultat à hauteur de celui d’une menuiserie neuve.
Pour s’en convaincre et évaluer le bénéfice réel que peut apporter un survitrage, il est utile de préciser au préalable les éléments de la performance thermiques des doubles vitrages modernes.
Cette performance dépend essentiellement de 3 éléments :
Au final, l’isolation thermique d’un vitrage résulte de la réduction du rayonnement thermique par le vitrage et de la conduction thermique au travers du vitrage.
Ainsi un vitrage isolant « courant » avec une couche faiblement émissive performante et un intercalaire de 16 mm procure un coefficient « Ug » de déperdition thermique de 1,1 w/m2.K.
N.B. : Ce chiffre indique qu’un flux thermique de 1,1 watt se produit par m2 de vitrage lorsque la différence de température entre les 2 côtés du vitrage est de 1°C. Plus ce coefficient «Ug» est bas, plus le vitrage est isolant.
Lors de la mise en place d’un survitrage sur un vitrage existant, cette performance élevée est loin d’être réalisable pour les raisons suivantes :
En fin de compte, le coefficient de déperdition thermique obtenu avec le survitrage sera significativement plus élevé (au moins le double) que celui d’un double vitrage moderne.
Mais ce n’est pas tout, il convient également de s’intéresser à l’étanchéité à l’air de la fenêtre et à l’isolation thermique des menuiseries.
Le fait de placer un survitrage sur une fenêtre existante ne change évidemment rien aux profilés en bois existants. Ainsi la déperdition thermique des profils et les probables défauts d’étanchéité à l’air entre ouvrant et dormant minimisent le gain de performance d’isolation thermique. De plus et surtout cela n’apporte quasiment aucune amélioration de performance acoustique.
On constate donc que l’adjonction de vitrages à des fenêtres existantes pouvait apporter un petit gain de performance thermique qui était tout à fait acceptable dans un passé proche.
Ce gain est désormais très en-deçà de celui procuré par le remplacement des anciennes menuiseries par de nouvelles fenêtres dotées de vitrages ITR modernes.